Justyna Gabzdyl: Le meilleur de la Pologne à Montréal

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La pianiste polonaise Justyna Gabzdyl a parcouru tout un chemin depuis qu’elle a reçu son diplôme de l’Académie (aujourd’hui Université) de musique Frédéric-Chopin à Varsovie en 2005. Après avoir poursuivi ses études à l’École normale de musique de Paris Alfred Cortot, elle a décidé de parfaire ses connaissances à l’Université de Montréal où elle a obtenu son doctorat en 2012.

Elle fera bientôt paraître un CD double réunissant les Ballades de Chopin et Métopes op. 29 et Masques op. 34 de Szymanowski. « En raison de mes origines, je voulais que mon premier opus soit consacré à des compositeurs polonais », confie-t-elle.

Les Ballades sont particulièrement inspirantes pour Mme Gabzdyl, qui partage l’opinion du critique musical américain James Huneker (1857-1921) selon lequel « aucune composition de Chopin ne surpasse [les Ballades]sur le plan de la maîtrise formelle et esthétique, et celui de la poésie du contenu ».

Elle est également d’avis que Métopes et Masques marquent le début d’une nouvelle période de production créatrice pour Szymanowski, qui découvre l’impressionnisme, l’Orient et le monde antique.

« Sa musique est une source infinie de stimulation pour l’imagination, affirme-t-elle. Son style unique se caractérise par une tonalité magnifiquement sensuelle […] Si sa grande sensibilité à la couleur et au son est impressionniste, ses sommets extatiques le rapprochent davantage du style expressionniste. »

Szymanowski s’est rendu plusieurs fois en Italie, notamment en Sicile, ainsi qu’en Afrique du Nord et en France, tout comme Justyna Gabzdyl qui a vécu en France et a visité le Maghreb à maintes reprises.

« Des pays culturellement distincts du nôtre éveillent notre curiosité, explique-t-elle. Ils nous ouvrent à toutes sortes d’odeurs, de goûts, de paysages et de styles de vie […] Ces facteurs sont à la fois déclencheurs d’émotions et sources d’inspiration. Le fait de marcher sur les pas du compositeur m’a aidée à comprendre ses aspirations, tout en fouettant mon enthousiasme. »

Ses études au Canada ont aussi exercé une influence sur elle. « Je crois que l’esprit d’une nation imprègne quelque peu l’interprétation musicale, soutient-elle. Mon déménagement au Canada a été bénéfique sur ma façon de voir la vie. Je suis plus calme. » Plus calme ? Cette pensée l’a fait bien rire. « Alors que les Polonais sont enclins à la mélancolie, les Canadiens sont plus enjoués. »

Ses études à l’Université de Montréal lui ont aussi permis d’ouvrir son regard musical à l’architecture. « En Pologne, on met habituellement davantage l’accent sur l’évolution du “caractère” de la musique, soutient-elle. Cet angle est typique des écoles slaves […] J’ai aussi été marquée par la technique française du “jeu perlé” que j’utilise pour Chopin et Szymanowski. »

Masques et Métopes sont toutes deux des triptyques. Les Ballades ont été publiées séparément, mais sont largement considérées (et souvent enregistrées) comme une série de quatre. « Les musiciens qui enregistrent des cycles complets m’ont toujours impressionnée, admet-elle. J’aime aussi reconnaître un lien entre les pièces. »

Le récital et le lancement du CD de Justyna Gabzdyl ont lieu le 15 février à 19 h au consulat de la République de Pologne de Montréal (3501, avenue du Musée). Veuillez confirmer votre présence au plus tard le 8 février sur [email protected]
www.justynagabzdyl.com

Traduit par Véronique Frenette

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