La Grande tournée du 375e : La fête foraine actualisée

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Vous avez certainement entendu parler de La Grande tournée du 375e, mise en piste par le Cirque Éloize. Cet audacieux ­projet vise à célébrer les différents arrondissements de la métropole dans un contexte festif et convivial – tout est gratuit et pour tous les âges. Le concept ? Pendant 19 fins de semaine consécutives, la Grande Tournée investit les parcs de la métropole pour y tenir une foule d’activités, artisans du cirque, escouade magique et artistes locaux à l’appui. L’animation envahit même les ruelles ! Jean-Philippe LaCouture, directeur et producteur aux événements pour le Cirque Éloize, puis Maxim Bonin pour Les Chats de Ruelle racontent tour à tour comment les choses se sont décidées.

« La Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal, dans son mandat de ­privilégier la mise en valeur de l’expertise montréalaise, nous a proposé un projet qui n’était pas celui que nous avions soumis, mais quelque chose de beaucoup plus grande envergure; d’autres partenaires étaient déjà impliqués, des événements décidés, et on nous demandait d’en assurer la direction artistique, de rendre la circulation fluide et logique pour que tout arrive au bon moment », explique Jean-Philippe LaCouture. Le Cirque Éloize, qui avait déjà coordonné des projets de très grande envergure à l’étranger, attendait une telle occasion pour enfin démontrer au Québec son savoir-faire dans les grands événements. Le Montréalais évoque un lancement à Dubaï, puis un spectacle de Noël organisé pour 20 000 personnes et qui a eu beaucoup de succès en bas des pistes de Tignes, dans les Alpes maritimes : « La clé est l’adaptation, c’est ce qui est le plus important, et le Cirque Éloize est capable de s’adapter aux petits chapiteaux comme aux grands espaces ». La compagnie montréalaise veille de plus à ne pas diluer la poésie qui émane de l’esprit du théâtre de rue et qui a fait sa marque de commerce. La Grande Tournée se déplace dans les arrondissements au rythme d’un parc par fin de semaine et c’est comme si le Cirque Éloize participait à une mini tournée pour mettre en avant ce que ses artistes ont perfectionné au fil des ans, se réjouit Jean-Philippe LaCouture. Il ajoute : « Même si elle ne se déroule pas réellement dans la rue et qu’on ne passe pas de chapeau, cette fête foraine actualisée rappelle l’essence même du cirque et nous fait extrêmement plaisir ». Le public peut voir l’ensemble des artistes s’installer chaque vendredi après-midi, Radio-Canada est aussi de la partie, et dès neuf heures samedi matin, moment où la préparation du spectacle du Cirque Éloize, L’heure magique, qui a lieu le samedi soir, commence, divers conteurs, musiciens et performeurs déploient des jeux et activités autour du parc.

La Grande tournée, Photo: Maxime Brut

La Grande tournée, Photo: Maxime Brut

Des aventures poétiques et épistolaires

Le spectacle s’appelle L’heure magique, car le Cirque Éloize a choisi d’attendre le moment doré où le soleil tire sa révérence; l’heure varie donc au fil de l’été puisque les représentations se déroulent jusqu’au 17 septembre. La thématique du spectacle est urbaine : vêtus de costumes de ville, les interprètes ont ­l’allure des passants ; la musique est tissée de chansons montréalaises que l’on connaît, pour renforcer le sentiment de proximité et d’humanité. C’est aussi, évidemment, l’occasion de mettre en avant la roue Cyr, qui a été inventée par Daniel Cyr et qui a contribué à faire connaître le Cirque Éloize dans le monde entier. Huit artistes dansent et déploient sur scène sept numéros de trapèze, hula-hoop, anneaux chinois, mâts chinois et diabolo; ils évoluent par tableaux et des lettres d’amour et d’amitié sont la trame narrative du spectacle. Ils se cherchent, se perdent de vue. Puis une carte postale atterrit aux pieds du personnage principal : c’est une lettre d’amour, écrite à Montréal, il y a de cela 25 ans, qui lui transporte l’âme. Mystérieusement, au fil des tableaux, d’autres lettres provenant de Montréal surgissent. Elles chantent toutes l’amour et l’amitié avec des accents différents et leurs mots provoquent des numéros truffés d’acrobaties et d’émotions. www.cirque-eloize.com

Dans un esprit parent, l’organisme interdisciplinaire Comptoir public, qui allie arts vivants, arts visuels et design d’installation, a eu la bonne idée de proposer Les Postes du futur, un service de cartes postales dessinées par trente-huit artistes montréalais et livrées dans 25 ans, juste à temps pour le 400e de Montréal. Habillés par le couturier montréalais de renommée internationale Rad Hourani, les postiers du futur accueillent chaque fin de semaine les membres du public dans un coin du parc propice à la détente pour qu’ils écrivent leurs messages sur une carte postale adressée à la personne ou l’institution de leur choix. Les cartes seront conservées au Musée Pointe-à-Callière en attendant 2042. Les Postes du futur est un projet ludique et transgénérationnel, un lieu d’échange qui célèbre l’humanité et favorise ce qui tisse l’ADN de Montréal : les rencontres urbaines libres et inattendues. www.comptoirpublic.com

La Grande tournée, Photo: Maxime Brut

La Grande tournée, Photo: Maxime Brut

La Grande Tournée encourage le citoyen à se réapproprier la ville et le quartier où il vit et la coopérative Le Comité a sauté sur cette ­occasion pour proposer Chats de ruelle, une initiative qui veut mettre en valeur le patrimoine urbain, culturel et environnemental des ruelles. Maxim Bonin, membre fondateur de la coopérative, explique sa démarche, grandement inspirée d’Instant City, le plus célèbre projet d’Archigram, un collectif d’architectes londoniens d’avant-garde des années 1960. L’idée était de créer l’événement et d’ensuite disparaître, signifiant ainsi que l’architecture peut n’être que dans le présent; la coopérative donc a pour sa part voulu investir un espace pour y laisser une trace qui deviendra, après le passage de Chats de ruelles, une forme de legs pour les résidents. « Nous sommes partis de l’utilisation actuelle des ruelles pour nous tourner vers l’avenir : l’idée est d’encourager la pérennité des initiatives qui existent déjà et d’insuffler, là où l’engagement est peut-être plus discret, le désir de s’approprier cet espace de vie », raconte Maxim Bonin, pour qui les chats qui errent dans les ruelles des quartiers sont aussi une source d’inspiration.

La notion du rassemblement est le cœur de Chats de ruelles – la coopérative Le Comité l’appelle d’ailleurs patrimoine culturel et urbain de la ruelle. C’est un espace transitoire qui se transforme en un lieu où les voisins se rassemblent pour discuter, jouer de la musique, célébrer… ou planifier des projets pour la ruelle ! Les rencontres avec les groupes citoyens de certaines ruelles faites en amont de la réalisation de ce projet ont permis de faire ce constat et de créer une programmation en phase avec cette réalité, dit encore Maxim Bonin. Des ateliers de verdissement sont offerts chaque fin de semaine afin de ­promouvoir la biodiversité dans le choix des végétaux qui créent des espaces verts, pour les mettre en valeur, mais aussi améliorer l’environnement immédiat – les partenaires Espace pour la vie, la SOVERDI, MicroHabitat et Aiglon-Indigo aident beaucoup dans ce sens. Des ateliers de culture scientifique, offerts en collaboration avec le Festival Eurêka, et des musiciens complètent l’ambiance de fête qui se renouvelle d’une ruelle à l’autre. « Les ruelles ne sont pas uniques à Montréal, mais la participation citoyenne des groupes qui s’approprient ces espaces l’est certainement », constate avec bonheur Maxim Bonin.

La Grande Tournée offre une multitude d’événements parmi lesquels choisir, y compris La Ville suspendue, une exposition de photographies historiques du Musée McCord, Les fenêtres qui parlent, une exposition d’art en plein air, des courts métrages de Wapikoni Mobile en collaboration avec Vélo Paradiso, sans compter un grand choix de délices gastronomiques fournis par les restaurateurs locaux et beaucoup plus. Comme les spectacles ont lieu dehors, le public est invité, en cas d’intempéries, à faire preuve de flexibilité, car il est possible que la programmation soit annulée. Cela dépend de la quantité de pluie qui tombe; la sécurité des artistes et des citoyens passe avant tout, rappellent Maxim Bonin et Jean-Philippe LaCouture. Alors, profitez du beau temps et de l’été et vive La Grande Tournée !


Voir la Grande Tournée à …

La Grande tournée, Photo: Maxime Brut

La Grande tournée, Photo: Maxime Brut

Pierrefonds-Roxboro,
2-4 juin, Parc-nature du Cap-Saint-Jacques

Lachine,
9-11 juin, Parc de la Marina d’escale

Saint-Laurent,
16-18 juin, Parc Beaudet

Verdun,
23-25 juin, Parc de l’Honorable-George-O’Reilly

Côte-des-Neiges—Notre-Dame-de-Grâce,
30 juin-2 juillet, Parc Kent

Mercier—Hochelaga-Maisonneuve,
7-9 juillet, Parc de la Promenade-Bellerive

L’Île-Bizard—Sainte-Geneviève,
14-16 juillet, Parc Eugène-Dostie

Montréal-Nord,
21-23 juillet, Parc Aimé-Léonard

LaSalle,
28-30 juillet, Parc Leroux

Ahuntsic-Cartierville,
4-6 août, Parc Ahuntsic

Le Sud-Ouest,
11-13 août, Parc Sir-George-Étienne-Cartier

Anjou,
18-20 août, Parc Lucie-Bruneau

Villeray—Saint-Michel—Parc-Extension,
25-27 août, Parc Jarry

Saint-Léonard,
1er-3 septembre, Parc Wilfrid-Bastien

Le Plateau-Mont-Royal,
8-10 septembre, Parc La Fontaine

Ville-Marie,
15-17 septembre, Parc des Faubourgs

www.375mtl.com

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