Carmina Burana de Carl Orff avec l’Orchestre Symphonique De Longueuil

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L’Orchestre symphonique de Longueuil (OSDL) célèbre le printemps en présentant le renommé Carmina Burana de Carl Orff. Le concert réunira sur une même scène les musiciens de l’OSDL, la Société chorale de Saint-Lambert, les Petits Chanteurs de Laval et les solistes Raphaëlle Paquette (soprano), Marc Boucher (baryton) et Antoine Bélanger (ténor). Ils seront dirigés par le directeur artistique et chef attitré de l’OSDL Marc David qui qualifie Carmina Burana « d’une de ces œuvres grandioses du répertoire symphonique abordant une thématique universelle, où autant auditeurs, chanteurs, musiciens et chef sont comblés ».

Composée en 1935 et présentée pour la première fois en 1937 à Francfort, en Allemagne, l’oeuvre phare du compositeur Carl Orff est, selon la soprano Raphaëlle Paquette, « une œuvre très profonde sur la beauté de l’amour ». Le livret est composé de vingt-quatre poèmes médiévaux qui traitent de sujets divers, toujours avec un brin d’humour : le destin, la richesse, le printemps, le plaisir, etc. « C’est une œuvre qui est assez goguenarde où l’on s’amuse beaucoup, il ne faut pas se prendre trop au sérieux. Elle est satirique et imagée », commente le baryton Marc Boucher. Antoine Bélanger, ténor, renchérit : « Ce qui est intéressant, c’est que ça a l’air très sérieux quand on l’écoute, mais qu’au fond, ça ne l’est pas du tout ! » L’érotisme de plusieurs des poèmes fit sourciller les dirigeants nazis à l’époque, mais l’œuvre se tailla une place de choix dans la littérature musicale et devint la plus célèbre pièce composée en Allemagne nazie. Devenue, et de loin, la plus connue du compositeur, Carl Orff aurait lui-même demandé à son éditeur d’en faire son opus numéro un et d’oublier tout ce qu’il avait publié auparavant.

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que le chef Marc David dirigera Carmina Burana pour une sixième fois. « Quand on reprend du répertoire qu’on a déjà dirigé, dit-il, on bénéficie de notre expérience et d’un certain recul face à la partition. Cela nous permet de toujours aller plus loin dans notre compréhension de l’œuvre. » Il ajoute : « Travailler chaque fois avec des solistes et des chœurs différents fait en sorte que le concert devient une expérience unique, autant pour nous sur scène que pour les auditeurs. » Partenaire de longue date de l’OSDL et invitée fréquemment à chanter avec lui, c’est la Société chorale de Saint-Lambert qui assurera la partie du chœur mixte. Les Petits Chanteurs de Laval se joindront quant à eux pour la première fois à l’OSDL.

La composition est divisée en trois sections : Primo vere (Printemps), In Taberna (Dans la taverne) et Cour d’amours (Chansons érotiques), entourées, au début et à la fin, par le très célèbre O Fortuna ! (Ô Chance) qui a été repris dans de nombreux films et publicités.

L’œuvre se caractérise par des changements rythmiques marqués et une harmonisation et une polyphonie simples pour l’époque. Cette simplicité vient de la volonté du compositeur de rendre sa création accessible au public. « Carmina Burana a quelque chose de très “primaire”, très rythmique, et bâti sur des motifs mélodiques empruntés au grégorien », explique Marc Boucher. On peut dire que Carl Orff a réussi son pari, puisque Carmina Burana est l’une des œuvres pour orchestre les plus jouées de nos jours.

Très heureux d’avoir réuni les trois solistes Marc Boucher, Raphaëlle Paquette et Antoine Bélanger pour ce concert, le chef Marc David explique : « Les trois sont des artistes d’expérience ayant déjà chanté Carmina Burana et possédant toutes les qualités nécessaires pour livrer la grande palette d’expressions requise par la partition. » Il le souligne, car malgré sa simplicité apparente, Carmina Burana demeure une œuvre exigeante pour les solistes, surtout pour le baryton qui chante dans sept des onze parties pour solistes. À propos de son implication, Marc Boucher s’exclame : « Pour un baryton, c’est un cadeau, puisqu’on est très sollicité. C’est vraiment du bonbon. Le baryton est gâté et peut s’en donner à cœur joie […] Ça fait appel à tout le registre de la voix, on utilise la voix de fausset et en même temps on va chercher beaucoup de rondeur, beaucoup de nuances. »

De son côté, la soprano Raphaëlle Paquette souligne que « les longues phrases sont le plus grand défi pour toutes les sopranos qui chantent cette œuvre, surtout dans l’air In Trutina, d’un calme mystique ».

Comparant l’air du ténor à un coureur qui doit faire le cent mètres sans être échauffé, Antoine Bélanger explique : « C’est un air en plein milieu de l’œuvre, très haut perché. Le compositeur l’a mis là pour que ça ait l’air difficile, car le personnage est en fait une oie qui est en train de se faire rôtir. Ce n’est pas joyeux, joyeux ! » Il n’y a pas de place à l’erreur pour le ténor, mais certainement à un peu d’autodérision et beaucoup de plaisir.

Le programme sera complété par la Danse Bacchanale de Saint-Saëns. Tirée de l’opéra Samson et Dalila, la Bacchanale a été conçue comme musique de ballet. Empreinte de mystère, elle débute par un exigeant solo de hautbois. Elle dépeint une scène orgiaque où les sens sont en éveil au son des mélodies exotiques et sensuelles, clin d’œil à l’érotisme présent dans Carmina Burana.

Le concert Carmina Burana sera présenté à la salle Pratt & Whitney Canada du Théâtre de la Ville à Longueuil le 26 avril à 20 h et en supplémentaire le 25 avril à 20 h.

www.osdl.ca

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