Le voyage vers soi-même

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Pendant toute mon enfance, je n’ai eu conscience que de deux champs d’intérêt : l’art et l’éducation. Je voyais ma mère enseigner le piano et peindre ses toiles, alors que mon père œuvrait dans le milieu du théâtre. Je ne me suis donc jamais vraiment demandé ce que je voulais faire. À cinq ans, je disais vouloir devenir « soliste international », des termes plutôt complexes pour un jeune enfant, mais qui me venaient directement de ma rencontre avec Yehudi Menuhin. Je me rappelle en effet avoir rencontré cet homme extraordinaire lors de son passage à Montréal en 1983. Ma mère et moi voulions assister au concert de Menuhin à la salle Claude-Champagne et, en entrant, nous sommes tombés sur nul autre que le maestro Menuhin lui-même qui se préparait pour entrer en scène. Avec toute mon innocence de bambin, je lui ai dit qu’il était mon idole et que j’écoutais religieusement toutes ses cassettes de documentaires destinés aux enfants. Je me rappelle qu’il a souri, m’a dit quelques mots dont je ne me souviens pas et m’a passé la main dans les cheveux de manière paternelle. Je peux aujourd’hui dire que ce moment a marqué le début de ma quête musicale et artistique.

L’enseignement est au cœur de l’apprentissage musical, et ce, depuis le tout début du processus. Pour nourrir des ambitions sérieuses en musique classique, il faut commencer à apprendre et travailler un instrument très tôt, mais il est difficile de trouver un bon professeur qui s’adapte bien aux enfants. C’est tout un art de pouvoir inspirer un enfant de cinq ou six ans et de le convaincre qu’il doit s’exercer sérieusement tous les jours. Bien sûr, les parents doivent aider, mais si l’enfant ne veut pas et ne démontre aucun enthousiasme, c’est peine perdue. J’ai eu la chance d’avoir de très bons professeurs pendant mon enfance. Ces professeurs m’ont donné le goût de me perfectionner et une rigueur à la hauteur de mes ambitions.

Avant même d’aller à l’université, les jeunes musiciens ont déjà plus d’une décennie d’expérience d’enseignement individuel avec des professeurs de très haut niveau qui partagent leur expertise. C’est un système d’apprentissage vraiment très particulier qui diffère complètement du système traditionnel et général, où on peut imaginer des classes de plus de trente élèves qui reçoivent des informations et des demandes d’un seul professeur. En musique, cette relation privilégiée avec un grand professeur est quasi parentale, puisque l’enseignant devient plus qu’un simple outil de transmission de l’information : c’est un confident, une idole, un grand manitou et parfois même, un rival et un adversaire. Les étudiants en musique possèdent donc une maturité plutôt remarquable lorsqu’ils arrivent aux cycles supérieurs de l’université.

Ma trajectoire a été un peu différente de celle de certains collègues puisqu’avant l’âge de 18 ans, j’avais déjà obtenu mon baccalauréat en piano et une maîtrise en violon. J’ai eu la chance de brûler quelques étapes grâce à l’ouverture de certains professeurs qui m’ont fait gagner quelques années dès la petite école. J’ai terminé mon secondaire à quinze ans et j’ai utilisé mes trois ans dans le système universitaire pour fréquenter deux institutions dans deux voies différentes, mais complémentaires (piano et violon) et ainsi obtenir mes diplômes quasi simultanément. Ce processus a aussi eu des répercussions moins positives, puisque j’ai senti la tension que créait mon jeune âge à l’université et que je n’ai pas pu me rapprocher des professeurs comme je l’aurais souhaité, ce qui a eu un impact dans ma carrière académique. En effet, il ne faut jamais sous-estimer la valeur des contacts élèves-professeurs et ce que ces relations peuvent apporter plus tard. Par exemple, un bon élève qui aura créé des ponts avec ses professeurs aura plus de chances de s’associer avec cette institution dans le futur ou de bénéficier des recommandations de ces mêmes enseignants dans le milieu professionnel, une fois sorti du système universitaire. Si j’ai un conseil essentiel à donner aux nouveaux étudiants, ce serait de bien choisir son institution et de voir chaque cours, chaque relation avec le corps enseignant et chaque prestation comme une opportunité de niveau professionnel pouvant avoir un impact sur la vie future. Le choix de l’emplacement de l’université où on étudie est d’une importance capitale, puisque les liens qui se tissent pendant les quelques années d’études supérieures sont souvent plus précieux qu’on ne le pense. Si par exemple un étudiant français vient s’établir au Québec pendant son baccalauréat, il y a de fortes chances qu’il y reste après l’obtention de son diplôme. Pour ma part, c’est ce qui s’est passé. Je suis parti pour l’Europe après avoir obtenu ma maîtrise en pensant y rester quelques années pour étudier avec Zakhar Bron, celui que je considérais comme le meilleur professeur au monde pour les aspirants solistes (la liste de ses élèves inclut Maxim Vengerov, Vadim Repin et d’innombrables violons solos des plus prestigieux orchestres dont ceux de Berlin, Londres et Vienne). Après mes études avec Bron, je suis resté en Europe plus d’une dizaine d’années – il était simplement trop difficile de partir d’un endroit où je me sentais libre et accompli, entouré de beauté et d’histoire.

L’enseignement a donc toujours été au centre de ma vie professionnelle et personnelle. À douze ans, j’avais déjà des élèves de cinq ou six ans. Au début de la vingtaine, j’avais de nombreux engagements comme soliste invité d’orchestres et on m’offrait souvent de donner des cours de maître dans les villes où je passais. J’ai donné beaucoup de leçons publiques dans des dizaines de pays et ce fut une excellente formation, car lorsqu’on enseigne en privé, il n’y a aucune tension à part celle qu’on veut bien garder entre l’élève et soi-même. Quand on enseigne à un élève devant des centaines de personnes, il faut rapidement se faire une idée de la psychologie de l’élève afin d’offrir aux auditeurs une leçon intéressante, mais aussi profondément inspirante pour l’élève qui joue, qu’il soit d’un niveau avancé ou non. Cette série de leçons publiques m’a appris à réagir à la vitesse de l’éclair pour aller puiser dans mes connaissances et les transmettre de manière sérieuse et positive. Il faut bien appuyer sur le mot « positif », puisque pour enseigner la musique, il faut comprendre que les élèves doivent surmonter des défis qui ne sont pas nécessairement liés à la technique de l’instrument ou à la musicalité, mais plutôt des défis psychologiques reliés à toutes sortes de complexes et de peurs, dont celle de jouer en public.

Pour ce faire, il y a les techniques appliquées par les grands maîtres depuis près de cent ans. Pour le violon, la plus efficace, mais la plus brutale, a été celle de l’école soviétique. En effet, le bloc de l’URSS abritait une armée de grands et de fantastiques musiciens, tous motivés par le désir artificiel de se démarquer dans le système communiste afin de pouvoir accéder aux avantages réservés aux meilleurs de leurs milieux respectifs. Tels les athlètes olympiens, les musiciens se sont mis à voir l’art de jouer d’un instrument à un très haut niveau comme un moyen d’accéder à une vie meilleure. Pour l’enseignant, tout semblait permis, puisque les professeurs et les élèves qui réussissaient à bien représenter leur pays en obtenant des prix et des médailles dans des concours internationaux se voyaient récompensés au retour. Des techniques d’enseignement qui relevaient davantage du contrôle psychologique, du lavage de cerveau et de l’entraînement militaire ont été appliquées à d’innombrables musiciens qui ont aujourd’hui marqué l’histoire. Mon maître Bron nous a raconté de nombreuses histoires d’horreurs, concernant entre autres la préparation des concours. Il paraît que des comités de professeurs réveillaient les élèves doués en plein milieu de la nuit et leur faisaient jouer sur place de longs programmes très difficiles pour qu’ils puissent devenir des machines à réflexes et des bêtes de concours qui ne seraient pas affectées par le stress et les imprévus. On peut dire que cela fut efficace pendant un certain nombre d’années, puisque de ce système sont nés des artistes merveilleux. Ce qu’on ne dit pas, c’est le tort que ces techniques de pseudo-enseignement ont laissé. Un vrai musicien doit être inspiré, non forcé. L’art et la beauté naissent de la nécessité, mais aussi de l’émerveillement, du désir sincère de partager, du travail acharné et de l’ambition. C’est un savant mélange que l’enseignant doit savoir concocter pour inciter l’élève à prendre un chemin ou l’autre.

Photo: Kathy Wheatley

Mon expérience d’étudiant est née d’un mélange de plusieurs scénarios. J’ai commencé au Conservatoire du Québec où j’ai pu me former à un haut niveau en tant que musicien complet. Grâce à ce système qui incluait les années préparatoires, j’ai pu devenir très tôt un « lettré » musical; je me rappelle par exemple avoir passé des examens de lecture à vue à douze ans en lisant dans cinq clés différentes (sol, fa, do, etc.). En comparaison, je pense que les élèves de violon que je rencontre aujourd’hui ne pourraient probablement pas lire les notes dans une clé autre que la clé de sol (utilisée pour l’écriture du violon), car peu de ces élèves ont reçu une formation préuniversitaire autre que celle de jouer d’un instrument. J’ai ensuite appris selon le système soviétique avec mon maître Bron. À le côtoyer pendant quatre années, je suis devenu littéralement l’un de ses proches apôtres. Nous étions un petit groupe de violonistes ambitieux qui le suivaient partout. Cela ne nous dérangeait pas de faire du stop, dormir dans des gares et d’attendre toute la journée que le maître nous donne quelques minutes d’attention et de leçons dans l’espoir de devenir, à son contact, un « grand violoniste ». Et mon maître savait comment jouer avec les esprits ! Je me rappellerai toujours qu’il nous faisait venir dans son studio, le matin très tôt, et il nous donnait une heure approximative de leçon, souvent tard le soir. Il présumait donc qu’on allait s’enfermer toute la journée dans un local de répétition. S’il nous trouvait hors de notre local à un certain moment de la journée, il annulait carrément la leçon en disant que si on avait le temps d’aller prendre le soleil ou jaser, alors on n’avait pas besoin de ses enseignements ! Bref, le contrôle psychologique total et démesuré ! Je dois cependant dire que cela a donné des résultats. En sortant de son cours, j’étais formé, « drillé » comme on dit dans l’armée. Je pouvais supporter le stress sans problème, rester de glace devant des situations extrêmes et je pouvais faire face aux nombreuses techniques d’intimidation de certains chefs d’orchestre.

C’est à ce moment que la vraie vie de musicien a commencé. Je suis parti pour Vienne où j’ai obtenu un diplôme de cycle supérieur. Dans cette ville, aucune technique de contrôle n’est requise puisque la ville elle-même donne aux musiciens une perspective unique. À Vienne, on retrouve tous les niveaux en musique, le meilleur et le pire. Selon la préparation et le sérieux, on accédera à un niveau ou un autre et on pourra intégrer la communauté musicale ou non. C’est tout simplement la loi de la jungle : seul le plus fort survivra. En arrivant à Vienne, je croyais tout savoir, tout connaître et pouvoir jouer n’importe quoi au plus haut niveau… Je ne m’étais jamais autant trompé. Je savais certes jouer du violon et je pouvais bouger les doigts plus vite que l’éclair, mais étais-je un vrai musicien intelligent et éduqué ? Non, il me fallait maintenant devenir un érudit, avoir la soif de trouver la signification profonde de la musique. J’ai donc rencontré des professeurs incroyables, des violonistes, des chefs d’orchestre et d’autres musiciens. J’ai tellement appris en les côtoyant, en échangeant et en jouant pour eux. Je mesure aujourd’hui la valeur incroyable de ces enseignements respectueux et inspirants et me rappellerai toujours mes leçons avec Rainer Honeck, violon solo de l’Orchestre philharmonique de Vienne, Gerhard Schulz, membre du Quatuor Alban Berg, Johannes Wildner, chef de grand renom et ex-membre de l’Orchestre philharmonique de Vienne. Ces gens ne m’ont jamais imposé un choix musical, ne m’ont jamais fait remarquer mon ignorance, mais ont plutôt soulevé des questions cruciales qui m’ont donné le goût de m’instruire et de parfaire mon éducation musicale. Je dois aussi mentionner quelque chose d’incroyable : aucun de ces musiciens n’a exigé de rétribution pour les innombrables heures de leçons qu’ils m’ont données en privé, sans que je ne sois rattaché à aucune institution. Bref, ces musiciens ont donné de leur temps précieux pour aider un jeune musicien qui semblait motivé. Ce sont des cadeaux qui ont marqué ma jeunesse et aujourd’hui, en tant qu’éducateur, je tente de redonner au suivant et de faire don de mon temps le plus souvent possible pour aider les étudiants passionnés qui démontrent une ambition saine et éclairée.

C’est donc ce bagage, et plus encore, qui dicte aujourd’hui mon comportement en tant que professeur. Je veux – comme tous mes collègues, j’en suis sûr – être la combinaison de tous mes professeurs, tout en étant la version ultime de ce qu’on aurait souhaité comme professeur unique. J’œuvre en tant qu’éducateur dans le système d’éducation supérieure depuis plus d’une décennie et j’emmagasine les expériences qui m’ont changé et qui m’ont fait prendre conscience des réelles nécessités des étudiants d’aujourd’hui. En effet, la réalité d’aujourd’hui n’est pas celle des années de la guerre froide ni de l’âge d’or des étiquettes discographiques et des grandes agences ou des orchestres sans cesse subventionnés par les gouvernements. Aujourd’hui, les jeunes diplômés doivent faire face à un monde plus diversifié, plus complexe, plus compétitif et où l’argent se fait plus rare. Bref, c’est un monde différent de celui de mes propres professeurs et sûrement différent du mien. Il faut donc garder cette réalité de l’industrie en mémoire.

C’est aussi différent en partie à cause de la mondialisation. Il y a trente ans, en prenant pour exemple l’Orchestre philharmonique de Vienne, il était normal de penser qu’un certain professeur de Vienne puisse ouvrir une porte majeure pour accéder à ce prestigieux ensemble. Il fut un temps où la majorité des membres d’une section de l’orchestre étaient issus de la même classe et utilisaient le même style de jeu musical. Sauf qu’aujourd’hui, les jeunes interprètes viennent de partout, sont d’âges différents et de milieux culturels diversifiés. Une audition est devenue un concours d’habileté extrêmement pointu et on peut comprendre que certaines cultures d’enseignement préparent les jeunes mieux que d’autres. Il faut donc espérer que le système dans lequel on œuvre sera assez flexible pour s’adapter aux réalités de l’industrie.

J’ai moi-même étudié principalement dans deux systèmes complètement différents, soit le système des conservatoires européens axé principalement sur la maîtrise de l’instrument et le système des universités anglo-saxonnes qui met l’accent surtout sur les connaissances générales et spécifiques ainsi que la recherche. Le meilleur des deux mondes se trouve probablement à cheval entre les deux philosophies de ces systèmes et un grand nombre d’institutions offrent différents types d’adaptation entre les deux visions.

Mon expérience en tant qu’étudiant et éducateur m’a rapidement poussé à vouloir élaborer mon propre programme de cordes en collaboration avec une université voulant mettre sur pied un département sérieux et solide. Je me rappelle avoir voulu faire le saut, il y a dix ans, entre une carrière totalement concentrée sur les concerts solos et une vie professionnelle partagée entre l’enseignement et mes activités de soliste. Ayant vécu quatorze ans en Europe, je me savais amoureux de ce continent, mais je savais aussi que mes ambitions d’éducateur ne pourraient pas nécessairement être reconnues dans les systèmes gouvernementaux européens, que ce soit en France, en Espagne ou même en Allemagne. Il me fallait pouvoir accéder à un système d’université anglo-saxonne qui se concentre aussi sur la maîtrise sans compromis de l’instrument. J’ai cherché relativement longtemps pour me rendre compte qu’un des seuls endroits – et probablement le meilleur – pour développer ma carrière d’éducateur dans une position de décision et où je pourrais être un leader dès le départ serait l’Australie. Ce pays, bien que très lointain d’un point de vue géographique, est extrêmement proche du Canada par sa philosophie et sa politique, et proche du Québec parce que deux cultures s’y retrouvent, soit celle du « nouveau monde » et celle de l’Europe. En effet, l’Australie est un hybride du Royaume-Uni et du modèle américain, comme chez nous nous sommes tiraillés, par nos atomes crochus, entre la France et l’Amérique.

C’est donc la raison principale pour laquelle j’ai choisi d’accepter cette offre en Australie et de prendre le poste de chef de département de la Western Australian Academy for the Performing Arts à l’université Edith Cowan de Perth. J’y ai trouvé l’endroit où je pourrais développer un département de cordes fort, sur les bases de l’enseignement de haut niveau que j’ai eu la chance de recevoir, et dans un contexte moderne et créatif. À la WAAPA, mes étudiants côtoient des danseurs de ballet, des acteurs, des musiciens se spécialisant en jazz, en classique et en musique électronique, des sculpteurs et des peintres. En bref, le campus est une île de création où tous se côtoient et échangent. Un mini-Paris des temps modernes dans un endroit où il fait bon vivre et où l’isolation géographique amène les gens à se surpasser. C’est un terroir idéal pour élaborer mon projet, aménager un mélange des systèmes et perfectionner les outils pour réaliser mes ambitions. Ma relation avec la WAAPA est aussi bidirectionnelle : chaque jour au sein de ce système me pousse à me réinventer en tant qu’universitaire. Je ne suis pas qu’un professeur de violon, je suis un collègue, un chercheur et l’un des bâtisseurs de l’université. Je suis moi-même un élève puisque je fais un doctorat, ce qui m’amène à mettre par écrit ma vision : un processus intellectuel complexe, mais sûrement enrichissant. J’ai toujours éprouvé une certaine réticence au sujet de l’obtention d’un diplôme de 3e cycle (doctorat) en tant que musicien actif. J’ai rencontré des centaines de chefs d’orchestre extrêmement instruits qui parlaient une demi-douzaine de langues, pouvaient aisément discuter de toutes les facettes de la direction d’orchestre, de l’écriture musicale et de l’histoire de la musique. Bref, des musiciens dont la carrière et les publications auraient dû être amplement reconnues comme équivalentes au doctorat. Cependant, le monde moderne semble vouloir tout mesurer à des fins d’administration et vouloir mettre l’art et les artistes dans un moule plus près de la science et de l’ingénierie… Mais je dois reconnaître que l’obligation de présenter des conférences, comme celle que j’ai donnée l’année dernière au TEDx, m’a permis de réaliser l’utilité d’écrire une thèse, que ce soit de maîtrise ou de doctorat. Ce processus peut servir d’outil supplémentaire pour aiguiser mon sens de la communication et éclaircir ma vision. On verra où ce processus me mènera, mais pour le moment je n’y vois que du positif et la possibilité d’élever mon niveau d’expertise.

Je tenterai toujours d’offrir la palette de connaissances et d’information la plus complète à mes étudiants et je continuerai de croire que la plus grande forme d’enseignement musical se situe au-delà des règles, des conseils et des paramètres qu’un éducateur peut partager et que la vision artistique appliquée au moyen de vraies situations professionnelles est au cœur de l’inspiration qui change les vies de tant de jeunes qui désirent faire de la musique la constante de leur existence. Étudier avec un professeur actif qui mène une carrière professionnelle d’artiste de haut niveau est probablement ce qui motive le plus les musiciens de demain. À la différence des autres professions, la musique ne se base pas seulement sur l’étude du concret dans un cercle fermé, il faut ouvrir son esprit, comprendre les états émotifs des compositeurs que nous jouons, se comprendre soi-même et se réinventer constamment en plongeant dans nos émotions les plus profondes pour arriver à transmettre l’essence de la musique et faire oublier le mode que nous utilisons – nos instruments – pour ne laisser place qu’à la quête de l’extase humaine.

Lauréat d’un prix Juno, Alexandre Da Costa est directeur des cordes et professeur associé à l’Université Edith Cowan (Western Australian Academy of Performing Arts), directeur artistique du Festival International Hautes-Laurentides et directeur artistique d’Acacia Classics Productions. Il enregistre pour Spectra Musique et SONY Classical, et joue le Stradivarius “Deveault” de 1701 prêté par ses amis Guy et Maryse Deveault.

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